Cette dernière année passée à Guiguigagagougou avec mon bébé, j’ai grandi. Quelques centimètres, à peine, de l’intérieur (en fait, de l’extérieur, j’ai surtout élargi, mais ne m’en parlez pas, de grâce!)
Loin de mon milieu professionnel, j’ai pu mieux l’observer et le réfléchir.
D’entrée de jeu, un constat : je vous aime. Je sais, je ne suis pas très à la mode avec mes mots douillets, trop dégoulinants de chaleur pour la parure ambiante baignée de cynisme. Mais que voulez-vous, on ne peut pas empêcher un cœur d’aimer!
À vous mes élèves
Je vous accompagne dans vos incompréhensions, vos petits malheurs et vos grandes douleurs. Je vous aide à mettre des mots sur la vie; la langue est un couteau qui gagne à s’aiguiser. Vous me dites parfois que vous avez pensé lâcher, mais que la peur de déplaire à vos profs vous faisait hésiter.
Chers collègues, c’est vrai qu’on ne sauve pas des vies, quoique…
À vous, mes collègues
Vous êtes importants, vous touchez quotidiennement des petites têtes qui vous observent, qui tentent de saisir la vie à travers votre prisme. Bien plus que des notions, vous leur présentez un modèle d’adulte à reproduire. Votre insatiable curiosité les allume, votre soif de comprendre les questionne et votre désir de les accompagner les apaise. Derrière leur manque d’enthousiasme se cachent des craintes ou des blessures passées, mais sachez qu’ils suivront toujours les passionnés, ce que vous êtes. Je me suis ennuyée de vous, de nos discussions sur les élèves qui progressent, de nos remises en question après une séquence d’enseignement qui n’a pas levé. J’ai hâte de me lancer avec vous dans de nouveaux défis parce que c’est ça qui goûte bon dans la vie.