Building 22

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Pentagone voulait centraliser toutes les recherches sur les radars. Le campus du MIT a été choisi, mais ils avaient besoin d’un nouveau bâtiment. Dans l’urgence, le Building 20 a été érigé. Après la guerre, l’édifice est devenu inutile et a été offert à tous ceux qui avaient besoin d’espace. C’était censé être temporaire, ça a duré 50 ans.

Qui avait besoin d’espace ? Les ingénieurs qui aimaient l’équipement ont laissé des restes — peut-être le premier espace de fabrication de l’histoire. Des linguistes comme Noam Chomsky. Étudiants en architecture. Des enseignants qui avaient besoin d’un nouveau bureau. Toutes les disciplines. N’importe qui. Une énergie gratuite errait dans les couloirs du bâtiment 20. Les échanges entre les professeurs de sciences et les étudiants en sciences humaines ont été interrompus par une bicyclette solaire qui a fait un zoom dans le couloir. En 50 ans de chaos, beaucoup d’hommes et de femmes extraordinaires ont été bénis par la transdisciplinarité. Seulement en physique, 9 prix Nobel ont été décernés à des ex-locataires du Building 20.

En écho à ce succès, l’Université McGill a lancé l’an dernier le Building 21. Un espace, équipé de quelques postes de travail, plus loin quelques installations de réalité virtuelle et enfin des salons très peu virtuels. Les étudiants de tous les niveaux, du premier cycle au doctorat, travaillent sur des projets hybrides, des idées qui mélangent généralement deux disciplines. Des recherches à la frontière de leurs disciplines. Pendant quelques semaines, ils échangent entre eux, ils se contaminent mutuellement des problèmes et des solutions. Ce sont eux les génies de l’inadaptation et qui pensent que si la cheville carrée est plus molle, elle peut aller dans le trou rond.

Dans la foulée de ce projet, le Collégial international Sainte-Anne lance cet hiver le Building 22. À Sainte-Anne, les finissants participent tous à un projet d’intégration. Il pourrait s’agir d’un stage à l’étranger, comme un projet de recherche avec un mentor extérieur. Le Building 22 est différent. Des étudiants en sciences de la santé, en affaires, en créativité, en sciences appliquées et en droit et société ont été choisis pour collaborer. Les 14 personnes partageront leurs idées et problèmes, leurs visions et leurs opportunités. Le choc des mentalités sera inévitable. La diversité nourricière sera incontournable. La transdisciplinarité comme moyen de faire l’expérience d’une véritable collaboration. En mai, le Building 22 présentera une exposition des co-projets.

Je suis excité et un peu nerveux de piloter le tout.

 

 

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