Source
Synthèse et traduction libre de : Australian Society for Evidence Based Teaching, [s.d.]. HOW TO GIVE FEEDBACK TO STUDENTS, http://www.robeson.k12.nc.us/cms/lib6/NC0…
Introduction
Si vous souhaitez que vos élèves soient encore davantage engagés dans votre cours et dans leurs apprentissages, ce guide est pour vous. Certains d’entre vous ont déjà de l’expérience en matière de rétroaction; si c’est votre cas, ce guide vous permettra d’aller encore plus loin et, peut-être, d’améliorer vos pratiques. Et si, en tant qu’enseignant, vous estimez ne pas rétroagir suffisamment ou si vous vous sentez mal outillé, ce guide vous amènera à réfléchir sur vos pratiques.
La rétroaction 101
Pourquoi apprendre à donner de la rétroaction efficacement ?
Nous savons que la rétroaction fonctionne. Selon la méta-analyse de John Hattie, Visible Learning, la rétroaction régulière est un des facteurs les plus influents sur la réussite de l’élève.
Or, si la plupart des enseignants disent offrir une rétroaction régulière à leurs élèves, ces derniers, quant à eux, disent en recevoir très peu au quotidien.
En outre, certains types de rétroaction sont plus efficaces, pertinents que d’autres. En fait, il est démontré qu’une rétroaction offerte de la mauvaise façon peut nuire à la réussite des élèves.
Il est donc vital de savoir utiliser la rétroaction de la bonne façon.
Voilà l’intention de cette synthèse.
Qu’est-ce que la RÉTROACTION ?
La rétroaction est l’information que vous donnez à un élève après avoir analysé, noté comment il évolue dans la réalisation d’une tâche – de l’information qui l’aide à s’améliorer et à développer la compétence visée.
Le but de la rétroaction est de réduire l’écart entre l’endroit où l’élève se situe dans sa progression et où vous souhaitez qu’il se rende.
La rétroaction doit donc à la fois inclure un commentaire sur le rendement de l’élève et le guider dans ce qu’il doit faire pour atteindre le niveau de compétence souhaité.
Qu’est-ce qui n’est pas de la RÉTROACTION ?
Une rétroaction ne comporte aucun jugement. Elle ne doit en aucun cas dire à l’élève qu’il est :
- intelligent ou moins intelligent
- consciencieux ou paresseux
- bon ou mauvais
Bien entendu, il peut être très démotivant de dire à un élève qu’il n’est pas suffisamment intelligent ou qu’il est paresseux. À l’inverse, dire à un élève qu’il est intelligent, travaillant ou gentil est le complimenter et non lui offrir une rétroaction.
La rétroaction focalise sur la démarche et le travail de l’élève.
Les éloges peuvent aussi porter à confusion, même s’ils sont bien intentionnés. Ils peuvent amener l’élève à croire que sa réussite est liée à des qualités personnelles (gentillesse, intelligence, minutie) plutôt qu’à des stratégies spécifiques d’apprentissage.
Concentrons donc notre rétroaction auprès de nos élèves sur la démonstration de leur compétence et sur les pistes d’amélioration pendant la réalisation d’une tâche le plus souvent possible, sans nous empêcher de reconnaître leurs talents naturels et leurs attitudes à l’occasion.
Les QUATRE principes fondamentaux de la rétroaction
- Soyez spécifique
La rétroaction est plus efficace lorsqu’elle concerne un but spécifique. Le but peut être relié à un seul aspect, une seule étape d’une démarche ou d’un projet. Morcelez les tâches et fixez un but à chaque étape. - Soyez sélectif
Donnez à l’élève une rétroaction sur un petit nombre d’aspects reliés à la matière. Si vous lui en donnez sur trop de choses à la fois, il se sentira dépassé. Il sera aussi en mode de surcharge cognitive, ce qui nuit à l’apprentissage. - Soyez constructif
Gardez en tête que la rétroaction a pour but d’aider l’élève à s’améliorer. Elle se doit donc d’être honnête, mais l’élève doit aussi sentir que vous croyez qu’il peut s’améliorer. - Soyez ouvert à la discussion
La rétroaction ne peut fonctionner que si l’élève la comprend et l’accepte. En acceptant qu’il réagisse et vous questionne sur la rétroaction, vous lui permettez d’éclaircir et donc de mieux comprendre ce qu’il n’a pas compris. Cela est aussi une preuve de respect et d’encouragement.
Quand doit-on DONNER de la rétroaction AUX ÉLÈVES ?
La rétroaction est efficace et pertinente parce qu’elle laisse savoir à l’élève son niveau de compétence alors qu’il lui reste encore du temps pour ajuster ses efforts et s’améliorer.
Cela signifie qu’il faut lui donner un maximum de rétroaction avant l’évaluation formelle plutôt qu’après.
La rétroaction après l’évaluation formelle n’a que peu d’effet sur l’amélioration du résultat ou de la compétence.
Les types de rétroaction
Il existe trois types de rétroaction. Utilisé de la bonne façon, chacun d’eux peut aider l’élève à s’améliorer.
L’importance de l’émotivité, de la confiance entre enseignant-élève
Alors que la majorité des enseignants croient qu’ils offrent beaucoup de rétroaction, les élèves, eux, pensent le contraire. Cette donnée est cruciale puisque l’efficacité de la rétroaction dépend de ce que l’élève en fera. Donc, ce n’est pas tant votre rétroaction qui compte, mais ce que l’élève pense que votre feedback signifie.
La rétroaction peut parfois paraître menaçante pour l’élève et, dès lors, engendrer une réaction émotive, affecter son estime de soi, la peur du regard des pairs, etc. Par conséquent, les rétroactions négatives seront plus souvent mises de côté et n’auront ainsi aucun impact, sinon que de nuire à la relation enseignant-élève.
Cela ne veut pas dire qu’il faut éviter la rétroaction critique et honnête. Au contraire ! Ne pas le faire nuirait à l’élève.
Voilà pourquoi il est important de développer des relations de confiance entre l’enseignant et les élèves. Cette confiance se gagne par la démonstration de chaleur humaine, par l’intérêt démontré envers leur vie de jeunes ainsi que par le souci que vous démontrez envers leur réussite.
Dans de telles conditions gagnantes, les élèves accepteront un feedback critique et honnête ainsi que les conseils pour s’améliorer.
L’importance de l’erreur
Si vous souhaitez que les élèves dépassent les limites qu’ils ont déjà atteintes, qu’ils se risquent à plus, alors il faut vous attendre à ce qu’ils fassent des erreurs.
Dans ce contexte, l’erreur doit être acceptée, normalisée, encouragée. Elle constitue une partie essentielle de l’apprentissage et priver les élèves d’un tel contexte, c’est aussi les empêcher d’apprendre et de surmonter leurs erreurs.
L’importance des buts et des objectifs
Afin que la rétroaction soit le plus efficace possible, celle-ci doit s’arrimer à la progression des apprentissages et non pas à la performance d’autres élèves.
Il est donc important de prendre le temps, en début de processus, puis à chacune des étapes, de demander à l’élève de se fixer des buts liés au cours, à la tâche, à sa propre compétence. Cela permettra :
- à l’élève de rester motivé face à la tâche;
- à l’enseignant de mieux cibler sa rétroaction.
Les FAIRE et NE PAS FAIRE
Ce texte a aussi été publié dans profweb.