Enseigner la créativité

J’ai résisté. Parce que je ne croyais pas qu’on me l’avait enseignée, j’étais persuadé que la créativité ne s’enseignait pas. J’ai bien reçu une formation en communications, en cinéma et en histoire de l’art, mais j’étais convaincu que ma capacité à faire des liens inusités m’était innée. Douce arrogance

La neuroscience m’a éclairé. Quand on est exposé à des idées différentes, des cultures qui nous forcent à agrandir le champ de l’acceptable à des œuvres qui repoussent le champ du possible, alors les éléments entre lesquels on tisse des liens nous semblent plus proches. Des liens entre neurones se multiplient. L’idée nous viendrait alors plus naturellement. De l’extérieur, ça impressionne. Mais pour celui qui fait le lien, c’est simplement possible.

Je dois l’admettre. La vie m’a exposé à la différence, j’ai été choyé. La vie m’a enseigné la créativité.

Quand je montre de l’art dérangeant dans mon cours sur les Innovateurs, quand je force la découverte de l’utilisation de l’odeur pour générer du sens dans mon cours de branding ou encore quand j’expose au plus extrême l’utilisation de la technologie dans mon cours sur l’intelligence artificielle, j’agrandis le champ du possible, j’enseigne indirectement à être plus créatif.

Quand je découvre du nouveau, les étudiants n’ont pas à s’en souvenir. Le bien est fait. La limite de l’imaginable vient d’être à jamais repoussée. La connaissance a provoqué une compétence.

C’est une des façons que j’ai trouvées pour enseigner la créativité.