L’évaluation et l’estime

Pour qu’une évaluation nourrisse l’estime, elle doit être juste, dit-on. Elle doit être perçue comme telle par l’étudiant. Quand elle est exprimée d’une façon généreuse, elle reconnaît le succès ou donne des pistes pour l’atteindre. J’ai toujours cru qu’une évaluation peut être dure seulement si elle ouvre des portes. Personne n’aime être acculé à une image négative de lui-même sans voie de sortie.

Récemment, j’ai réalisé une idée plus simple en lien avec l’évaluation et l’estime. Le geste même de donner une évaluation en est un de reconnaissance. Il est un accusé de réception. Au-delà de la note et des commentaires, c’est une réaction attendue. Quand je tarde à remettre mes commentaires ou à publier mes notes, je suis en train de dire : ton travail, je m’en fous un peu, ta main tendue, je la boude.
Alors, un peu comme les corporations qui soignent leur image, si je n’ai pas le temps de passer à travers ma pile, je vais essayer d’envoyer un signal. Merci, j’ai reçu, j’ai hâte de lire ou encore, désolé du délai, je vais m’y mettre dès que possible.

Ce n’est pas du temps que j’achète alors, mais du respect que je donne. Tarder à évaluer serait comme ignorer 25 mains levées. En fait, c’est offrir un silence en réponse à la question : est-ce que j’étais bon ?

J’y reviens, l’évaluation s’inscrit dans une conversation.