J’ai un ami qui a été coach sportif de très haut niveau. Il a amené plusieurs athlètes sur des podiums olympiques. Il m’a partagé son secret : « faire avant, expliquer après ». Trop souvent, on essayerait d’expliquer la théorie avant la mise en pratique. Selon lui, ça ne servirait à rien.
Mieux vaut lancer l’athlète avec le nouveau défi, le laisser se planter solide et, à son retour, lui expliquer ce qui s’est passé. Mon ami était convaincu que l’apprentissage des principes ne pouvait se faire qu’après l’échec du corps.
J’aimerais essayer cette approche plus souvent en classe. Voir les activités non pas comme des mises en pratique des acquis, mais comme une sensibilisation aux enjeux et problèmes éventuels. Faire pour saisir ce qu’on ne comprend pas.
En fait, je crois que ça devrait être un mouvement de balancier. Chaque fois que l’étudiant fait un projet et qu’il est confronté à une limite, il vient chercher les connaissances ou principes pour continuer jusqu’à son prochain nœud.
Est-ce possible d’imaginer ainsi tout l’enseignement et non pas la petite activité chouette mensuelle ?
Au-delà de la difficulté de personnaliser ainsi l’apprentissage à grande échelle, cette approche commanderait de revoir la structure même du cours. L’ensemble se déploierait au fur et à mesure sur les défis rencontrés et non plus sur une narration imaginaire préétablie du transfert des compétences et connaissances.
Mettre chaque étudiant au centre de son apprentissage est une profonde restructuration qui appelle à une haute réactivité des enseignants.